dimanche 8 avril 2012

Grève de la faim des diplômés chômeurs : Les grognes sociales se poursuivent

En sit-in depuis le dimanche 01 avril, les chômeurs diplômés ont entamé une grève de la fin « pour exiger la satisfaction de leurs doléances ». Réunis devant les grilles de la Présidence à Nouakchott, les protestataires exigent des emplois et dénoncent plusieurs promesses non tenues par les autorités.


Ils avaient élu domicile devant le « mur des lamentations »pour dénoncer leurs dures conditions de vie. Ils étaient venus le dimanche pour rencontrer le président de la République, mais depuis lors, ils n’ont pas pu repartir. Pour faire entendre leurs voix, ils ont préféré s’engager dans un bras de fer avec les autorités. Un sentiment de frustration et d’incertitude qui a poussé les diplômés chômeurs, à observer une grève de la faim, le mardi 03 avril.

Dans son discours tenu, le 13 mars à Nouadhibou, le Président de la République avait souligné l’inadéquation entre le système pédagogique en vigueur et les besoins du marché de l’emploi. Il avait indiqué que 85% des sortants de nos universités, sont détenteurs de diplômes en sciences humaines, alors que le marché du travail à besoin d’une main d’œuvre professionnelle qualifiée.

Pour venir en aide aux diplômés chômeurs, le gouvernement mauritanien avait créé en 2011, un projet agricole pilote dont le but était de réduire le volume des importations alimentaires du pays, par l’achat des productions vivrières des jeunes agriculteurs. C'est ainsi que 2099 hectares ont été aménagés dont 1324 hectares ont été distribués à 125 jeunes diplômés et 115 hectares au profit des coopératives villageoises au niveau du Trarza et du Brakna. Des études ont été réalisées pour l'aménagement de 3.700 hectares répartis entre les wilayas du Trarza (2.400 hectares) et le Brakna (1300 hectares).

À Nouadhibou, Ould Abdel Aziz avait souligné l'importance de l'agriculture pour le développement économique du pays. Il avait expliqué que les jeunes diplômés, enregistraient des résultats encourageants. Néanmoins, le président de la République s’était engagé à rendre disponible davantage d’opportunités d’emploi, dans le domaine des pêches et des industries à travers, la dynamisation de la formation professionnelle. Il avait exhorté les jeunes à participer à la vie publique, précisant, qu’il compte sur eux pour changer en mieux la situation et pour renouveler la classe politique du pays, en invitant les jeunes à se porter candidats aux élections parlementaires et à occuper des postes.

Selon la stratégie nationale de l’emploi, la Mauritanie enregistre un taux de chômage de 32,5% qui n’épargne aucune région, aucun milieu et aucune tranche d’âge. Ce taux de chômage est dû selon, le rapport: à l’insuffisance des opportunités offertes par une économie nationale peu diversifiée et dominée par le secteur informel, par l’inadéquation de la formation avec les besoins du marché, par le retard des mentalités par rapport au processus de développement du pays, mais aussi par la fragilité des politiques publiques précédentes qui ont toujours ignoré l’emploi comme objectif prioritaire.

Pour le moment, les grognes sociales des étudiants chômeurs continuent d’assourdir les occupants du palais gris. Un couteau à double tranchant qui risque de s’éterniser, car les autorités uront du mal à se débarrasser de ces « envahisseurs encombrants « qui viennent de lancer aujourd’hui, dans la bataille, leur dernière carte.
 
Dialtabé
Le taux de chômage reste toujours élevé

Dans notre pays, le taux de chômage reste toujours élevé, malgré une baisse de 0,80 point. C’est ce que vient de révéler un rapport gouvernemental qui indique que le taux de chômage dans le pays en 2009 était de 32%, pour revenir seulement à 31,2% en 2010.

Ce qui voudrait dire que 414 648 Mauritaniens sont actuellement sans emploi. En dépit, d’un repli du taux de chômage global par rapport aux années précédentes, le chômage chez les jeunes reste néanmoins très élevé et a même augmenté dans certains cas.

L’économie informelle et les activités à faible valeur ajoutée ont largement contribué à la création d’emplois dans le pays, au cours de la dernière décennie. C’est ainsi que le secteur informel emploie 85% de la main d’œuvre active, ce qui avoisine le nombre 914 352. Et 777 000 d’entre eux sont sans contrats de travail, sans protection sociale, ni droit à la retraite.

Les non-permanents dans le secteur public représentent près de 12 000 employés. Le secteur privé, qui est le seul capable de générer des opportunités d’emplois, est pour le moment, sans grandes envergures par rapport à la politique de l’emploi dans le pays, en raison notamment de l’absence d’une "inspection permanente du travail et l’application de la législation du travail".

Les secteurs du bâtiment, du transport, de la santé et du commerce, sont capable d’absorber la main d’œuvre nationale, mais restent pour la plupart mal organisés et marqués par une précarité grandissante. On voit donc que l’urgence serait que les politiques mettent davantage l’accent tant sur la quantité que la quantité des emplois. Par ailleurs, il est aussi nécessaire de réformer les systèmes d’éducation et de formation professionnelle qui jouent un rôle important dans l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Les réformes partielles et les solutions temporaires adoptées pendant des décennies dans un secteur d’une telle importance se sont révélées visiblement inefficaces pour la plupart, ou ne sont plus viables.

Source CGTM
http://www.quotidien-nouakchott.com/greve-faim-des-diplomes-chomeurs-les-grognes-sociales-se-poursuivent

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